Lundi 5 Mars 2012 – Location de voiture …. et grosse galère

Le programme de la journée est assez simple : on quitte La Havane.
Nous devons donc récupérer une voiture de location et partir pour l’Ouest de l’île et Pinar del Río … mais ça ne vas pas être aussi simple.


Tout d’abord, je vous fais une rapide description des locations de voitures à Cuba. Il existe 3 compagnies : en résumé, il y a une low cost, une medium et une haut de gamme. Ne chercher pas plus loin, vous êtes dans un état communiste, ces 3 compagnies appartiennent donc à l’état et au moment de payer, quelque soit le site web où vous vous trouvez, vous serez renvoyé sur le site officiel. En ce qui concerne le prix, le low-cost (donc une voiture bonne pour la casse ) coute déjà une fois et demi de ce que vous payerai en Europe pour une petite citadine. Deux raisons à cela : primo, « marché d’état » = « touristes pompe à fric » Deuxio, les cubains peuvent aussi louer ces véhicules pour le même nombre de pesos que nous … sauf qu’eux payent en pesos local et nous en pesos convertible … donc en gros, on paye pour les locaux.
Maintenant, parlons rapidement des qualités des cubains dans le domaine du e-business: elles sont égales à zéro (on ne peut quand même pas trop leur en vouloir, internet est quasiment inexistant à Cuba ). Pour louer un véhicule, j‘ai personnellement du dire ce que je voulais, le véhicule, l’heure du rendez-vous, etc… et quelqu’un vous réponds et vous demandent des compléments d’info, etc… Ca prend plusieurs jours. Puis vous payez et vous recevez votre voucher … qui ne correspond que vaguement à toutes vos discussions (l'heure d'enlèvement change, le type de véhicule n’est pas mentionné, etc…). C’est comme ça, vous pouvez toujours gueuler et aller voir ailleurs si ça vous plait pas … mais en fait non… vu que c’est un marché d’état, y a pas d’« ailleurs »


Bref, j’avais demandé une voiture à 8h30, le voucher précisait 9h00 et à 9h15, un mec se pointe enfin au terminal Le gars parle pas trop mal français et anglais, c’est plutôt bien. Je lui donne mon voucher, il le regarde attentivement, regarde ses papiers, re-regarde mon voucher et choppe son téléphone.
J’ai oublié de vous dire … à cuba, ils louent des voitures sans avoir des outils de gestion de stock. Donc ils louent ... sans savoir s’ils ont une voiture pour vous ou pas. Si vous avez du bol, votre voiture vous attendra (pas trop longtemps), si vous n’avez pas d’bol … ben lisez la suite

Le gars nous dit de le suivre, on monte dans sa voiture et nous voilà parti dans La Havane vers le centre de location central. Il nous dépose et nous laisse dans les mains d’un bonhomme, parlant un peu anglais … enfin quand il voulait sinon il faisait mine de ne rien comprendre.

Je vais résumer rapidement ce qu’il s’est passé :

  • on a mis plus de 2 heures pour avoir un véhicule
  • ils ont essayé de nous refourguer une voiture de catégorie supérieure en nous demandant de payer un supplément. On a refusé car jamais dans aucun pays au monde on nous demande de payer en plus si on est surclassé. Ça été une erreur finalement, le véhicule était relativement récent et on aurait peut-être eu moins de souci par la suite, Notez quand même que ce véhicule était logiquement pour d’autres touristes qui nous rejoindront un peu plus tard. Donc soyez à l’heure, voir en avance si vous louez une voiture … elle ne vous attend pas
  • Le gars est devenu extrêmement impoli, limite à m’insulter. Soyez rassuré, je ne suis pas le dernier pour exprimer mon désaccord et mécontentement.
  • J’avais un numéro de téléphone d’urgence de mon « loueur » sur internet : cherchez pas, mis a part de me dire d’être patient, ils ne servent à rien.
  • Ils nous ont finalement trouvé une vieille bagnole à nous refourguer, chose que l‘on a finalement du accepter, on avait déjà perdu tant de temps.


Cette voiture avait les suspensions morte de chez morte, plus d’abs, un freinage digne d’une voiture des années 60, et à l’intérieur, plus d’autoradio, pas d’allume cigare (super pour le GPS ), etc… Bref, un cercueil roulant

Il est midi, et on se met enfin en route et on quitte La Havane. Le GPS fait merveille en ville (pour trouver une carte pour GPS Garmin allez sur le site http://garmin.openstreetmap.nl/, la précision est exceptionnelle pour Cuba). Ce n’est pas très bien indiqué et surtout certaines routes était fermées pour cause d’inondation (il y avait eu de fortes vagues sur la côte).

Nous voilà sur l’autoroute en direction de Pinar del Río. Ca roule bien, il n’y a pas beaucoup de véhicules. On saute plusieurs étapes que l’on avait prévues tel que Las Terrazas et la ville de Soroa. Nous préférons nous dépêcher et rejoindre la région des champs de tabac.

Arrivé à Pinar del Río. Nous nous rendons à la Fábrica de Tabacos Francisco Donatien pour une visite, quand au détour d’un coin de rue, un cubain nous interpelle. Il parle un peu anglais et m’annonce que j’ai un pneu à plat …. Super On aura fait à peine 150km avant notre première crevaison.

Alors pareil, je vais résumer en 2-3 points ce début de galère :

  • Il nous a fallu 1 ou 2 heures … pour ne pas résoudre le problème
  • Le cubain avec un de ces potes nous as filé un coup de main bien sympathique
  • On est allé dans une station, le p’tit vieux aurait été heureux de nous réparer la roue … mais il n’avait pas le droit, c’était une station réservée au locaux (j’aime le communisme )
  • La station officielle pour (attrape-)touristes était fermée.
  • On a mis la roue de secours … qui avait bien besoin de secours elle-aussi vu son état.



Maintenant pourquoi on a crevé ? Parce que c’est ça le point vraiment important de l’histoire ! J’avais lu qu’il était quasiment impossible de ne pas crever durant un voyage à Cuba, les routes étant trop mauvaises. Alors moi je vous dis non ! Les routes cubaines ne sont pas extraordinaires, mais c’est bien mieux que ce que l’on a rencontré en Namibie par exemple. Le vrai problème, c’est que c’est impossible de ne pas crever dans n’importe quel pays du monde avec les pneus fournis sur le véhicule.

Petite explication : les pneus fournis sur le véhicules ont tous déjà crevés voir éclatés plusieurs fois dans leurs vies mouvementées. Et ils ont été réparé plus ou moins bien (et plutôt moins que bien ) Les plupart du temps, les crevaisons sont sur le flanc et ils rajoutent alors des morceaux de caoutchouc, ou tout ce qui leur tombe sous la main tel des sacs plastiques (oui oui je ne plaisante pas, on en a eu un de pneu avec un sac plastique pour reboucher le trou ). Et une balafre de 4-5cm sur un flanc de pneu, ca ne les effraie pour tenter une réparation.
Bien sur, ces réparations sont immondes, ça fait des boursouflures sur les flancs, etc…, et aucun touriste n’accepterait une voiture de location dans un tel état. Alors ce qu’ils font, c’est qu’ils montent le flanc (mal) réparé coté carrosserie et il tourne la roue de secours du bon coté. Ils font aussi la pression des pneus juste avant de vous donner la bagnole. Ca, c’est pour les crevaisons lentes !! Vous remarquerez comme ils insistent bien sur le fait que les pneus sont bien gonflés quand il vous donne la voiture.


Donc, nous, notre bagnole était fournie avec un pneu ayant déjà éclaté une fois (c’est ce pneu qui n’a même pas tenu 150km), la route de secours était dans le même état, et 2 autres pneus présentaient aussi des réparations à l’arrache sur les flancs. Bref, on a pour plan de traverser l’île de Cuba. Et on sait bien qu’avec ce véhicule, on sera emmerdé tous les jours. Et à Cuba, tout prend du temps.


Le moral est dans les chaussettes, on a perdu la journée avec ces histoires. On ne fait aucune visite (et aucune photo) et on préfère rejoindre notre logement dans la ville de Viñales, à 40km de là. Je crains que la roue de secours ne tienne pas… ou bien une autre roue.


Mon conseil pour louer une voiture : quand vous réceptionnez le véhicule, retournez la roue de secours, allongez au sol et faites rouler doucement la voiture pour vérifier les pneus et refusez tous les pneus en mauvais état. Vous allez perdre 2-3 heures, c’est certain, mais vous serez largement gagnant sur votre voyage.



Arrivé à Viñales, on pose nos affaires dans notre logement des 2 prochains jours. C’est un logement chez l’habitant, chez Maria Luisa y Fernando Diaz (Calle Salvador Cisneros # 142 Viñales Pinar del Rio / dlnaveda07@gmail.com). Maria est une personne charmante et elle va bien nous dépatouiller dans nos galères (voir la suite du récit). Elle ne parle pas anglais, mais son fils a un bon niveau. Je vous la recommande chaudement.

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Première chose, on fait réparer notre pneu. On n’a plus de roue de secours, et on sent bien que ça ne va pas être facile de changer de véhicule. Maria nous trouve un petit vieux du coin qui vient récupérer la roue.

On se promène ensuite en ville et on remarque une agence de location. Cool, on va pouvoir gueul…. trouver une solution Le gars de l’agence est très poli, parle un bon anglais … jusqu’à ce qu’il comprenne que nous ne venons pas pour une location, mais pour une réclamation. Et là, d’un seul coup, il deviens limite insultant et ne parle plus qu’espagnol …. Zeeennnnnnn !!!
Résumons encore une fois (tout prend du temps à cuba, et le moindre truc, c’est une heure de discussion) : il nous dit qu’il faut retourner le lendemain matin à Pinar del Río et qu’ils auront peut-être une solution, mais que lui, il ne fait que de la location et pas de « service après-vente ». Bref, vous dégagez et vous aller voir quelqu’un d’autre avec vos problèmes.
Bien entendu, aller à Pinar del Río signifie 1h20 de trajet … aller plus 3heures au minium sur place à s’énerver, plus le retour, et sans certitude d’une solution. Donc en gros, une nouvelle journée de voyage de perdu alors qu’on en quand même venu visiter Cuba à la base.

Entre temps, le petit vieux revient avec notre roue. Il a fait ce qu’il a pu, mais je reste très dubitatif sur la réparation (et l’avenir me le confirmera, le pneu ne tiendra pas la nuit en pression). Mais ce n’est pas de sa faute, le pneu est en trop mauvais état.

On retourne à notre habitation et Maria remarque bien que quelque chose ne va pas. On lui explique et là, elle nous fait signe de nous assoir, me prend mes papiers et choppe son téléphone. Pendant ¾ d’heure, elle va donner une quinzaine de coup de téléphone, à l’agence, à Pinar del Río, à des connaissances, etc… On ne comprend pas tout parce que notre espagnol est limité mais à la fin, elle nous explique que c’est réglé. Il nous faut aller à l’agence de Viñales demain matin et ils auront une vraie solution. On peut donc faire notre visite de prévu pour le lendemain tout en réglant notre problème, vu que l’on n’a pas besoin de bouger de la ville. On est très reconnaissant envers elle.


Le moral revient un peu.
On mangera chez Maria qui nous préparera 2 énormes langoustes à la mode cubaine (tomate, etc..). Délicieux.

Nous avons perdu une journée complète, et j’espère que la solution sera la bonne et qu’on pourra enfin changer de véhicule. On verra bien




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