Dimanche 27 Mai 2012 – La RV17 Kystriksveien partie 2 et un caleçon mouillé
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Hum ….. je me réveille, le soleil tape fort sur ma toile de tente, j’ouvre la fermeture éclaire et voici ma première vue sur l’extérieur ! C’est superbe
Pas un nuage, un ciel bleu et juste le bruit des oiseaux. J’empaquète mes bagages rapidement et je quitte le camping. J’ai prévu un peu de route pour m’avancer en prévision du mauvais temps … bien que je ne puisse imaginer qu’il puisse neiger à seulement 300km d’ici.
Je m’arrête de temps en temps pour une photo ou deux, notamment sur les Seven Sisters (lien Wikipédia), cette chaine de montagne de plus ou moins 1000m d’altitude.
Puis j’arrive en vu du pont Helgeland (lien Wikipédia) qui s’élance sur 1065m au-dessus du fjord Leirfjorden.
J’arrive ensuite à Levang pour mon premier ferry de la journée. J’attends une demi-heure et je traverse le bras de mer pour Nesna.
Je continue ma route, m’arrêtant régulièrement à des points de vue. Avec ce temps magnifique, le paysage est sublime.
Sur la route, au gré de mes arrêts, je double, puis me fait dépasser et redouble plusieurs fois un motard allemand. Un comme moi, certainement, qui doit vouloir rejoindre le cap nord.
A Grønvik, je marque une pause un peu plus longue et visite une ancienne défense maritime allemande de la seconde guerre mondiale. Il ne reste plus grand-chose, mais la vue vaut le détour.
Ensuite c’est la vue sur l’ile de Aldra, que la route RV17 encercle presque totalement.
Je rejoins le ferry de Kilboghamn – ce dimanche, il n’y en a que quelque uns et je dois attendre environ 1h30 soit un départ pour 14h00.
Je retrouve le motard que j’ai croisé régulièrement dans la mâtinée. C’est un allemand parti pour 4 semaines en Suzuki 1200 bandit S et avec le cap nord comme objectif. Lui aussi a lâchement abandonné sa femme …. à qui il doit donner des nouvelles tous les jours ! …
Puis arrive un « caisseux » ( ) français et qui nous annonce qu’il a fait le cap nord il y a quelques années en scooter ! …. Et là, ça fait un déclic dans ma tête ! C’est Jeff, le héros du site web allersretours.com dont j’avais bien étudié le contenu pour préparer mon voyage. On avait même échangé quelques mails. Il est ici pour 6 mois en vadrouille avec un Kango aménagé en superbe appartement (c’est spartiate tout de même ).
Alors forcément, entre « mon » motard allemand et Jeff, on discute pas mal … et on commence à jeter un œil (inquiet pour moi et l’autre motard) vers le ciel …. qui change rapidement.
Le ferry arrive, on monte et on est parti pour une heure de trajet. On va sur le pont, on fait des photos à tout va, etc…
Et puis bien sur, c’est le moment de LA photo du globe terrestre marquant le passage du cercle arctique.
Puis les discussions reviennent sur le ciel. Il y a une heure, il n’y avait qu’un ciel bleu et pas un nuage. Désormais, le ciel est noir, un très fort vent s’est levé, des débuts de trombes s’ébauchent dans les nuages. Il ne pleut pas, mais ça ne fait aucun doute que cela va tomber … et fort ! … Et le vent, vraiment très très fort.
On accoste, je dis au revoir à Jeff en me disant que je ferai désormais parti du récit de ses aventures (d’ailleurs, c’est ici) et me lance sur la vingtaine de kilomètres qui me sépare du prochain et dernier ferry de la RV17. Je voudrais le passer pour être plus proche de Bodø pour le lendemain.
Arrivé à Agskardet, le motard allemand me rejoint. La route s’est bien passée (il ne pleut pas et la route est encore sèche) mais le fort vent a déjà commencé à nous poser problème. Je réfléchi et je me dis que de toute façon, je vais me prendre l’orage sur la g***** … que ce soit aujourd’hui ou demain. Mais demain, c’est de la neige qui est annoncée, alors que maintenant, il fait encore 13-15°C. Je propose donc à mon ami allemand de faire un bout de route ensemble, ce qu’il accepte très volontiers. Je ne pense pas que ça l’emballait plus que ça de faire la route tout seul.
Sur le ferry, on reste prés des motos. Ca tangue et le bateau a même du mal à accoster. Le vent est terrible.
Sitôt débarqué on s’arrête à la première station d’essence pour la Suzuki (tout le monde n’a pas 600-700km d’autonomie comme mon chameau germanique ) et on s’équipe en combinaison pluie. A peine fini de s’habiller, ça y est, ça commence : la pluie ! C’est moi qui ouvre la route et les conditions sont parmi les pires que je n’ai jamais connues. Même à 50-60 km/h, la moto part en aquaplaning, mais de façon transversale, poussé sur 1m-1m50 par le vent dévalant les falaises. Je me suis d’ailleurs fait une petite frayeur à ce moment-là (la falaise d’où dévale le vent, certes, y en a une de falaise … mais de l’autre coté, là où la moto est poussée, c’est un précipice ).
On roule donc doucement, au alentour de 50-60, bien que des fois on se permette des pointes à 80-90 tandis qu’à d’autres moment, un simple petit 40km/h est déjà proche de l’excessif. A chaque tunnel, c’est le soulagement, on se relaxe, on évacue les poches d’eau qui se forme dans la combinaison, etc… Le vrai calvaire durera une heure, puis le vent se calmera enfin et nous ferons une heure de plus sous une pluie battante. Je quitte mon copain d’infortune à Saltstraumen (c’est la fin de son road-book pour sa journée) et je poursuis ma route jusqu’à Bodø (ce n’est qu’à une demi-heure de Saltstraumen) …. et je me trouve un hôtel.
Et maintenant, mon petit plaisir personnel de la journée : j’adore ces moments simples, où, au son de la porte automatique s’ouvrant et annonçant l’arrivé d’un nouveau client, le réceptionniste lève les yeux de son bureau … et se décompose à la vue du motard traversant son hall d’un pas décidé tel un Attila laissant sur son passage une rivière d’eau et de boue
Le résultat de cette petite douche imposée est le suivant : je possède une moto qui protège plutôt bien des projections d’eau, j’ai des bottes étanches de moto haut de gamme, une combinaison étanche tout aussi haut de gamme, le tout recouvert d’une combinaison de pluie …. Et mes chaussettes et mon caleçon sont trempés ! Je vous laisse imaginer le reste.
Au final je suis à Bodø et je n’ai pas vu grand-chose de la dernière partie de la Rv17 (hormis un bref aperçu sur le glacier Svartisen), et demain, ça sera donc une journée repos, avec aucun kilomètre ou presque. Ce n’est peut-être pas plus mal, surtout si la neige se confirme.
En ce qui concerne l’hôtel, il est très bien. Les chambres sont constituées de 2 grandes pièces (hall + chambre) et une salle de bain avec chauffage au sol (le top pour sécher des chaussures ). Il y a un parking fermé et le diner + le petit déjeuner sous forme de buffet sont inclus.
Nombre de km: 320km
Hotel: Clarion Hotel